Nouvelle exposition au MAC: «Les gratte-ciels par la racine»
Jusqu'au 10 août 2025, découvrez la nouvelle exposition au MAC: Les gratte-ciels par la racine.
À propos de l'exposition
L’exposition Les gratte-ciels par la racine explore la longue vie du modernisme tardif en architecture à travers un ensemble d’œuvres réalisées au cours des dix dernières années par Shannon Bool, Kapwani Kiwanga, Rachel Rose et Jonathan Schouela, une nouvelle installation filmique de David Hartt ainsi que des œuvres de Lynne Cohen et de François Dallegret produites dans les années 1960 et 1970.
Regards sur le modernisme tardif

Alors que ces dernières proposent un point de vue contrasté, mais représentatif d’importantes tendances de l’époque, les productions plus récentes exploitent l’avantage du recul historique pour renouveler la lecture critique du modernisme. Elles emploient pour ce faire un éventail de méthodes qui comprend le recours aux archives, l’investissement du site, la réactivation de techniques traditionnelles ou de stratégies (néo)modernistes, la fiction spéculative et l’auto-ethnographie.
Les gratte-ciels par la racine aborde un certain nombre de phénomènes directement issus des principes de fonctionnalisme et d’innovation technique qui sous-tendaient le programme moderniste : climatisation des intérieurs, standardisation modulaire à grande échelle, stratégies d’accessibilité, de mobilité et de transparence, intégration des flux médiatiques, développement d’espaces voués au design de soi. Initialement liés à un objectif de démocratisation et de progrès social, ces phénomènes se révélèrent néanmoins, sur le long terme, indissociables de l’inquiétante fusion des sphères de la vie intime, du travail, de la consommation et du spectacle.
Les œuvres présentées dans l’exposition mettent de l’avant l’expérience corporelle de l’environnement bâti et posent aux « fantômes » du modernisme d’importantes questions liées à l’organisation sociale. Pour qui ces espaces et leurs dispositifs étaient-ils conçus ? Quels modes d’existence supposaient-ils ? Quelles techniques d’identification et de production du désir ? Et quelles modalités du vivre-ensemble ? En réponse à ces questions, elles élaborent une scénographie dans laquelle les « restes » du modernisme, toujours prégnants et réinventés, apparaissent comme autant d’instruments optiques dont les jeux de projection, de superposition et de cadrage ouvrent de surprenantes perspectives sur le présent.
📸©️David Hartt, Horizon, 2025